Les artistes modernes et contemporaines ont dû surmonter d’importantes barrières pour accéder à une reconnaissance publique. En 2009, l’exposition « Elles » au Centre Pompidou a marqué une étape significative en mettant en lumière 150 plasticiennes issues de sa collection, dans une démarche visant à réhabiliter des créatrices trop souvent invisibilisées.
Pourtant, des mouvements majeurs tels que le fauvisme, le cubisme, le dadaïsme, le surréalisme ou encore le pop art ont longtemps été dominés par une vision masculine de l’art, occultant les contributions féminines. Même au sein de ces avant-gardes, qui se voulaient progressistes, les femmes étaient fréquemment réduites au rôle de muses, compagnes ou inspiratrices, tandis que leurs créations peinaient à obtenir la même reconnaissance. Des couples d’artistes célèbres, comme Sonia et Robert Delaunay, Sophie Taeuber et Jean Arp, ou encore Dora Maar et Pablo Picasso, illustrent ce déséquilibre persistant.
Face à cette histoire d’exclusion, comment une femme artiste pouvait-elle s’imposer dans les cercles avant-gardistes, où les réseaux et les institutions privilégiaient largement les hommes ? Conscient de cette marginalisation historique, le Centre Pompidou s’efforce depuis plusieurs années de corriger ces inégalités. En plus d’expositions monographiques consacrées à des figures emblématiques comme Frida Kahlo, Niki de Saint Phalle ou Louise Bourgeois, il s’attache à repenser ses accrochages pour donner enfin aux femmes créatrices la place qu’elles méritent dans l’histoire de l’art.